Pesticides : l’intoxication continue…

La Cour des comptes le dit clairement dans son rapport rendu public le 4 février 2020 : les plans Ecophyto se soldent par une augmentation des quantités de produits chimiques utilisés.

Le bilan dressé par la Cour des comptes est sans pitié : dix années d’action gouvernementale ont été impuissantes à sortir l’agriculture française de sa dépendance aux pesticides. Et ce, en dépit de trois versions successives du plan de lutte (dont la dernière date d’avril 2019) et des 400 millions d’euros engagés jusqu’en 2018.
Donc, si je lis bien, les programmes de mobilisation et les millions d’euros dépensés depuis 2009 n’ont servi strictement à rien. Au contraire, même : ils se sont jusqu’à présent soldés par une augmentation continue des quantités de produits vendues aux agriculteurs. Produits vendus et bien entendu… utilisés. L’utilisation des pesticides a « progressé de 12 % entre 2009 et 2016 », note la Cour des Comptes. Encore ne disposait-elle pas des derniers chiffres pour établir ce rapport souligne Le Monde (édition du 4 février 2020).
Car en réalité, selon la note du suivi Ecophyto du 7 janvier établie par le ministère de l’agriculture, le recours aux pesticides poursuit, inexorablement, sa croissance : le nombre de doses unités (NODU) de pesticides – indice de l’intensité du recours à ces produits – utilisées en France en 2018 a crû de 24 % par rapport à 2017.
Une telle hausse, spectaculaire, n’avait jamais été enregistrée depuis la mise en place de cet indicateur, en 2008, dans le cadre du premier plan Ecophyto. Instauré à l’issue du Grenelle de l’environnement, il devait permettre de réduire de moitié l’usage des pesticides en France en dix ans.

Le moins qu’on puisse dire est que l’objectif n’a pas été atteint, ni même approché : loin d’avoir baissé, l’usage des pesticides en France a, au total, grimpé de 25 % au cours de la dernière décennie.

Je ne sais pas vous, mais moi, ça me révolte ! Où est la volonté politique pour faire respecter les décisions prises et l’utilisation de l’argent public ? Tout le monde parle d’écologie en ce moment, mais la réalité galope en sens inverse.

Michel Meunier,
le 5 février 2020

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