La fabrique du mensonge

/!\ Mise à jour : en raison de l’actualité, le sommaire de l’Envoyé Spécial du 13 décembre 2018 a été bouleversé. Le sujet sur le glyphosate est donc repoussé à une date ultérieure. Restons attentifs à sa programmation !!
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Ce soir à la télé… : “Envoyé spécial” démonte la fabrique du mensonge.

Il n’est pas dans mes habitudes de vous parler télé. Mais l’émission de ce jeudi 13 décembre 2018 (à 21 heures) semble devoir être éloquente sur les processus de manipulation de l’information par les producteurs de pesticides en tous genres qui – bien plus que le frelon asiatique – déciment nos abeilles. Je vous copie ci-dessous des extraits de l’excellent article de Télérama consacré à cette émission :

Une pierre dans le jardin soigneusement desherbé de Monsanto, et un pavé dans le bidon de Roundup. Le 10 août dernier, le tribunal de San Francisco a condamné le géant américain de l’agrochimie à verser 289 millions de dollars à Dewayne Johnson, un jardinier atteint d’un cancer. L’issue, historique, d’un combat de David contre Goliath. Pour la première fois, la justice a reconnu que les produits à base de glyphosate étaient « un facteur substantiel » dans la maladie de cet homme, qui a pulvérisé pendant des années des litres d’herbicide. Les jurés ont établi, en outre, que l’industriel avait agi avec « malveillance » en dissimulant la dangerosité potentielle de son produit star.

Cette victoire, aussi retentissante que symbolique, n’aurait pu être obtenue sans la publication, début 2017, des « Monsanto Papers ». Des millions de documents confidentiels qui révèlent la manière dont l’entreprise a manipulé la science à des fins commerciales. Pour un numéro d’Envoyé spécial consacré au glyphosate, Tristan Waleckx a foré cette mine au contenu explosif. Il raconte cette cynique « fabrique du mensonge », dont l’exposition au grand jour vient couper l’herbe sous le pied du géant des pesticides…

Je relève notamment ce dont on se doutait mais qui est maintenant étayé :

La fabrique du mensonge, c’est « la manière dont Monsanto a menti sur la dangerosité du glyphosate en créant, parfois de toutes pièces, de fausses études scientifiques destinées à jeter le doute sur les travaux des chercheurs, qui montraient, eux, la toxicité du produit. C’est ce que l’on appelle le ghostwriting, « écriture fantô­me » : une tromperie éditoriale consistant à faire croire que les articles niant les dangers du glyphosate ont été rédigés par des chercheurs « indépendants », alors qu’ils ont été écrits par Monsanto. Les chercheurs acceptent d’y apposer leur signature contre une rémunération ».

Ainsi les travaux d’un chercheur français ont été torpillés en 2012. Vous connaissez certainement son nom, car il est venu plusieurs fois faire des conférences en Sarthe : Gilles-Éric Seralini.

Son étude, qui prouvait les effets nocifs du glyphosate, après avoir été publiée dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology, a été rétractée par le rédacteur en chef, dont on a découvert, grâce aux « Monsanto Papers », qu’il était alors rémunéré par la firme industrielle…
Et on n’est sans doute pas au bout des révélations, car une nouvelle salve de ­documents doit être déclassifiée dans les prochaines semaines.

Alors une soirée télé au chaud, pour mieux comprendre les mécanismes qui tuent nos chères abeilles ?

Michel Meunier,
le 13 décembre 2018

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